Instruction dans un village de montagne
Dans les siècles passés, rares étaient les hommes, et bien plus rares les femmes, sachant lire, écrire, compter et signer leur nom. L'instruction était le privilège des bourgeois.
A Marthod, petit village savoyard de mes ancêtres paternels, en 1777, un prêtre légua 1000 livres pour établir une classe tenue par un abbé. Pour 48 livres de rente, les vicaires donnèrent des leçons d'écriture aux enfants de familles fortunées.
En 1811, une classe de garçons fut installée au premier étage du clocher. C'est en 1829 que des particuliers dispensèrent des cours élémentaires dans une école chez Charles Pépin.
En 1831, la classe du clocher fut transférée dans la salle nord du presbytère. Huit ans plus tard en 1839, les soeurs de Saint-Joseph commencèrent à enseigner au couvent.
C'est en 1865, qu'on construisit la mairie-école actuelle avec ses deux classes de garçons. A l'étage, se trouvaient la salle de mairie et le logement des maîtres.
Pendant longtemps les élèves des hameaux éloignés, comme mes aïeux aux Dufougs, mangèrent le midi l'assiette de soupe à un ou deux sous, chez Mesdames Boirard et Fontanet. Il était difficile pour les enfants des alpages d'être assidus à l'école surtout l'hiver. Le seul moyen était de descendre au village à skis par tous les temps.
En 1905, intervint la loi prononçant la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et les soeurs furent remplacées par des instituteurs publics. A cette époque, une classe fut créée aux Bois dans un local appartenant à Joseph Michel-Boex, ensuite l'école neuve actuelle, contruite sur un terrain cédé par celui-ci, pût recevoir les élèves.
En 1950, il fallut aménager un préau, pour installer une deuxième classe qui sera supprimée dix ans plus tard. En 1946, une classe fut créée à la Plaine, dans l'immeuble qu'habitait la famille Jond, et ce ne fut qu'en 1958 que fut inaugurée l'école neuve.
Jusqu'à la guerre de 1914-1918, la langue française ne s'apprenait qu'à l'école. Dans les familles, on ne parlait que le patois.