L'empreinte de la religion à Noiseau
Le curé, dispensateur des sacrements, est dépositaire des petits secrets que la confession lui révèle, souvent arbitre des conflits qui naissent dans la vie, joue un rôle fondamental dans la communauté. Il informe la population pendant la messe dominicale.
Dans certains cas, il joue le rôle du notaire comme en atteste ici un testament retranscrit dans un registre paroissial de Noiseau.
A la même époque de nombreuses églises sont reconstruites ou restaurées dans le style néo-gothique.
L’église primitive de Noiseau était constituée d’un chœur daté du XIII e siècle et d’une nef construite postérieurement, durant la première moitié du XVI e siècle. Elle est dédiée à saint Jacques le mineur et à saint Philippe en 1538, comme l’atteste la pierre dédicatoire actuellement conservée au musée de Saint-Maur. En 1740, l’abbé Lebeuf décrit le chœur comme étant de petite taille, sans autre ornement que la voûte aux piliers massifs et de gros feuillages aux chapiteaux. L’inscription gothique qu’on voit dans cette église témoigne que la Dédicace en a été faite fort tard, et apparemment lorsqu’on l’eût augmentée d’une nef. Cette dédicace est finement gravée en creux sur une plaque de consécration de forme rectangulaire qui a été retrouvée par Henri Rousseau, vers 1930, dans la cour d’une propriété de La Varenne. Cette pierre dédicatoire est une précieuse source historique pour l’église de Noiseau. La scène représente une Pietà et la donatrice Jehanne Obel. Cette dernière, située à gauche, le visage tourné vers le spectateur et vêtue des habits de l’époque, répond aux critères iconographiques caractéristiques des donateurs. En effet, on mettait souvent en évidence la temporalité de ces personnages pour les différencier de ceux de scènes religieuses – par définition éternels. En dessous, on peut lire une partie de l’inscription en caractères gothiques :
« L’an mil cinq cens trente huyt le XIII
jour de may cette eglise de Noiseau sur
amboelle fust dediee par Reverend pere en
dieu messire jacques evesque de calcedonne
de la permission du reverendissime cardinal
du Bellay evesque de Paris ».
«en l’honneur de
Dieu et s. philippe et s. jacques, à la requeste
de l’honorable femme jehanne Obel à présent
femme de guillaume obriet. Lequel ordonna
la Feste et solemnité de la Dédicace estre
célébrée le Dimanche après la saint philippe et
saint jacques en donnant grandes indulgences
et pardons. »
Le deuxième partie du texte, aujourd’hui manquante, indiquait les noms des saints auxquels l’église était consacrée et celui de la donatrice. L’évêque dont il est question, Jean du Bellay, est à l’époque le premier doyen de la collégiale de Saint-Maur-des-Fossés. Ce type de représentation était très répandu au Moyen-Âge et l’on peut probablement voir, dans la disproportion des personnages, l’importance grandissante du profane par rapport au sacré qui s’impose peu à peu à cette époque.
A l’entrée du chœur est une tombe qui a été remuée et dont la tête a été mise mal-à-propos du côté de l’autel. Elle couvre la sépulture d’un homme vêtu militairement, at autour est gravée son épitaphe en lettres gothiques capitales dont il ne reste que ceci de lisible :
«Cy gist Noble Mess. Griveu, Chevalier Seigneur de Noisieu les Ambouaile qui trespassa le second jour… »
On verra ci-après qu’il vivait en 1281. Son bouclier ne représente rien dans le milieu, mais la bordure est cantonnée d’hermine.
Les armes de sa femme consistent en deux chevrons brisez. Cette femme a la tête voilée.
Dans la Chapelle du côté méridional se lit l’épitaphe dont voici la substance :
« Cy repose Messire Eustache Viole Chevalier Seigneur de Noiseau, Maistre d’Hotel ordinaire du Roy, Maistre des Ceremonies de France et Elisabeth Viole sa fille veuve de Loys de Buccy Chevalier Sr. De Mérival. Elle mourut en 1660. »
Lors de la Révolution, l’église est dévastée et réduite à l’état de grange. On attribue son mobilier à l’église d’Ormesson au début du XIXe siècle.
L’église actuelle, avec son clocher carré, est édifiée vers 1840.
PROCES-VERBAL QUI CONSTATE LE VOL FAIT A L'EGLISE DE NOISEAU
Aujourd'huy, onze août mil sept cent quatre vingt dix à six heures du matin
Nous Jacques Médard Serpillon procureur en la justice d'Ormesson Noiseau et dépendance e faisant fonction de juge en cette partie en l'absence de Messieurs les baillis et lieutenant de ladite justice et autres officiers qui nous précèdent assisté du greffier ordinaire de la justice.
Sur l'avis qui nous a été donné à l'instant par le procureur fiscal dudit Baillage Dormesson Noyseau et dépendance.
Qu'il est informé que dans la nuit précédente du neuf au dix du présent mois des quidams se sont introduits dans l'église de la paroisse de Noiseau dans la Sacristie où ils ont commis différents vols de vases sacrés et linges appartenant à la dite église...........Ledit Maire et Vaultier Me d'école déclarent que lesd quidams ont volé dans lad Sacristie sept à huit surplis qui étaient accrochés à des porte-manteaux et renfermés dans des tiroirs d'une armoire non fermée à clef, qu'une chasuble violette qui était renfermée dans ladite armoire et une petite boite de bois blanc qui renferme différents comptes de quittances à la décharge de ladite fabrique étoit jonché par terre dans ladite Sacristie... [suit une description d'autres objets volés, saint ciboire etc...]
Estimation des biens nationaux de la paroisse
Faite le 15 décembre 1790 par Pierre COUSIN géomètre à Paris et Jacques LAMBERT laboureur à la Queue en Brie.
BIENS CAPITAUX REVENUS
. Curé de Noiseau 172 livres 3. 784 livres
. Ferme dudit Noiseau au chapitre
de Ste Croix de la Bretonnerie. 1. 277 livres 28. 094 livres
. Les cinq mazures, sizes audit
Noiseau, aux mêmes. _____ 1. 250 livres 1. 449 livres 33. 128 livres
Biens dépendant du chapître du Sainte Croix de la Bretonnerie
Par bail passé devant les notaires de Paris, les objets ci-après énoncés ont été affermés au nommé Gabriel Nicolas BAZILE Laboureur audit Noizeau qui en jouit par tacite reconduction depuis le unze novembre dernier moyennant onze cent livres et deux cent soixante dix sept livres de charges ci-après détaillées.
. prix principal du bail 1.100 l
. 3 septiers de bled à Mr DORMESSON à 21 l 63 l
. 12 boisseaux d'avoine à 1 l 12 l
. 13 poules à 1 l 13 l
. cens et rentes 66 l
. à la fabrique de Noizeau 11 l 15 s
. à M. Genoux 6 l 10 s
. 4 poullets 4 l
TOTAL... 1.277 livres