La Rosière-Montvalezan
Ce sont les vacances d'hiver et les grands départs vers les pentes neigeuses.
La première fois où nous sommes allés aux sports d'hiver avec notre fille, c'était à la Rosière-Montvalezan, en 1978. Nous avions pris pension au relais du Petit Saint-Bernard.
Nous ignorions que cette station et son relais avaient été créés par nos lointains cousins savoyards, Hélène Hémery-Dufoug et son époux Jean Arpin.
La clôture des XXIIèmes Jeux olympiques d'hiver aura lieu le 22 février à Solchi en Russie. C'est en juin 1921 au congrès du C.I.O. à Lausanne, que les sports d'hiver ont été incorporés aux jeux olympiques mais c'est en février 1924, que les épreuves de neige et de glace furent organisées à Chamonix pour la première fois. Le 27 mai 1925, le C.I.O. officialise les Jeux Olympiques d'hiver, soutenus par l'action de Pierre de Coubertin.
A cette époque, nos jeunes montagnards rêvaient en lisant les commentaires de la presse locale sur ces compétitions sportives. La connaissance de ces sports d'hiver se répandit entre les deux guerres et après la libération en 1945.
Montvalezan possède sur son territoire à 2400 mètres, le fort de la Redoute situé à l'extrémité de la crête du Roc Noir, près du col de la Traversette, il était occupé par les chasseurs alpins toute l'année et par les éclaireurs-skieurs en hiver. Un antique téléphérique permettait dès 1938 de les ravitailler. Avant, les seuls moyens d'y accéder l'hiver était les raquettes puis par la suite les skis.
Le 12 janvier 1920, les jeunes skieurs de Montvalezan, dont Jean Arpin, se réunissent en assemblée afin de former l'Union Sportive de Montvalezan. Elle a pour but :
- de pratiquer les exercices physiques comme les jeux en plein air, des marches, des courses, des excursions, des sauts, le lancement de poids et du disque, du vélo et l'hiver le ski, la luge.
- de former des guides skieurs.
On accède à pied aux pistes qui se situent entre la Rosière et le Châtelard
A 1500 m d'altitude, sur la route nationale 90, à mi-chemin entre le col du Petit-Saint-Bernard et Bourg-Saint-Maurice se trouvait un ancien relais de chevaux de diligences, l'hôtel Belvédère. Les hivers 1937 à 1939, Jean Arpin, skieur émérite qui se distinguait dans des courses locales intersclubs y exerça comme moniteur de skis.
C'est en 1946 que se concrétise l'idée de faire une station à la Rosière. Cela faisait près de 10 ans que ce projet murissait dans l'esprit de Jean Arpin et ses amis. La Rosière possèdait tous les atouts, l'ensoleillement maximum, une altitude de 1850 m avec un très bon enneigement et la proximité de l'Italie.
Au centre du village la famille maternelle de Jean Arpin se partageait un chalet.
Les jours de congé, Jean rafistolait les planchers, consolidait les plafonds, réparait les ouvertures, perçait une porte et enfin contruisait une terrasse en bois au sud.
Ces solides bâtisses pouvaient supporter un toit en lauzes et au moins deux mètres de neige. On tirait l'eau à la source voisine.
C'est en 1953 qu'un plan d'urbanisme sera mis en place comprenant 33 lots de part et d'autre de la route.
En 1959, une nouvelle équipe municipale propose d’utiliser les alpages communaux situés en amont de la route menant au col du Petit-St-Bernard. Ces espaces situés au-dessus de La Rosière permettent d’envisager la création de pistes de ski. En décembre 1960, une équipe de bénévoles de la commune achève le montage de la première remontée de La Rosière, le téléski de la Poletta. C’est dans la neige et à dos d’homme que les pièces telles que les poulies sont transportées. Le bar-hôtel restaurant "le Relais du Petit-St-Bernard" accueille les premiers clients. Dès 1961, grâce à l’initiative privée, d’autres téléskis sont implantés, le Lièvre Blanc et le Dahu. Le nouvel hôtel du Roc Noir est construit. Dans les années qui suivent, d’autres hôtels, résidences et commerces ouvriront leurs portes pour que La Rosière devienne ce qu'elle est.
Sources : Le Roman de la Rosière-Montvalezan de A à Z - Hélène ARPIN - 1996