Origine des noms de nos villages
Lorsque sous l'occupation romaine, nos ancêtres eurent à désigner leurs habitations, ils le firent de la manière suivante : au latin locus (lieu, propriété) ils ajoutèrent un adjectif régulièrement au masculin en vertu des règles de l'accord. Le neutre semble indiquer un domaine important. Cet adjectif est tiré le plus souvent du nom du propriétaire, plus rarement de la nature du terrain. Les exemples abondent dans toutes les parties de l'ancienne Gaule. Ainsi en partant du nom des propriétaires :
- Licintius donna Liciniacus qui devient Lésiniac, Lésigny.
- Campanius donna Campaniacus qui devient Campaniac, Champigny.
- Latinus donne Lagny etc...
Par ailleurs, d'après la nature du terrain ou ses récoltes :
- Canavariae (culture du chanvre) : Chennevières
- Nucetulus (lieu de noyers ) : Noiseau.
- Bucciacus (pays du buis) : Boissac ou Boissy.
- Fossatus (fossé) : Foissac ou Saint-Maur-des-Fossés.
- Sulciacus (sillonné par la charrue) : Sucy
Il arriva souvent que la localité prit le nom d'un saint. (Saint-Denis, Saint-Ouen, Saint-Cloud) qui fut même parfois joint à celui du pays (Saint-Maur-des Fossés, Boissy-Saint-Léger, Villeneuve-Saint-Georges etc...)
Noiseau : cette dénomination de localité est fréquente et désigne comme vous l'avez vu plus haut, un territoire planté de noyers : Noisy-le-Sec, Noisy-le-Grand, Noisy-sur-Oise ; Noisiel et Noiseau sont des diminutifs et indiquent des plantations réduites.
Le pays s'est appelé successivement : Noiseau-sur-Marne, Noiseau-Amboile, Noiseau- Ormesson
Comment est né votre nom ?
Jusqu’au 10ème siècle nos ancêtres ne portaient qu’un seul nom : celui de
baptême, équivalent à notre prénom. Les villages étant peu peuplés, ce nom unique suffisait à dénommer sans ambiguïté.
La situation changea à partir de l’an 1000 suite à une période de paix qui engendra une forte poussée démographique, multipliant dans chaque village les porteurs d’un même nom.
Pour résoudre cette homonymie, on prit alors spontanément l’habitude d’ajouter un surnom à ce nom de baptême.
Le phénomène commença en Italie, pour gagner la France du Sud puis du Nord puis l’Europe toute entière.
En France, il s’étala sur les 11ème et 12ème siècles.
Bientôt ces surnoms vont se fixer pour devenir héréditaires, cela en moyenne dans le courant du 13ème siècle.
Nos noms de famille sont nés.
Ces noms sont donc nés spontanément, sans qu’aucune loi ne les impose. Ils sont nés du langage parlé, et ont souvent attendu des siècles avant de commencer à apparaître dans des actes écrits.
Nos ancêtres n’y étaient au début souvent guère attachés. Ce n’est que peu à peu que ces noms vont s’imposer.
Né du langage parlé et parfois de l’ironie populaire, ces noms vont souvent connaître au fil des siècles de nombreuses variations et altérations, jusqu’à ce que les progrès de l’alphabétisation et la création du livret de famille (à la fin du 19ème siècle, viennent les geler très arbitrairement.
Jusqu’alors, deux frères pouvaient recevoir des noms d’orthographes différentes, aucune n’étant meilleure que l’autre. Tout au plus aura t-on des formes plus anciennes, plus fréquentes ou plus en liaison avec l’étymologie du nom en question.
La plupart de nos noms proviennent :
- De noms de baptême, parfois disparus, assortis ou non de diminutif
- De surnoms (d’après naissance, rang social, métier ou spécialité, physique,caractère, habitudes ou mœurs, ou d’une anecdote vécue).
- D’analogies (physiques, morales)
- Des pays, communes ou lieux d’origine ou de résidence.
Seules exceptions, les noms :
- d’enfants trouvés, souvent fantaisistes, fabriqués au fil des siècles
- étrangers, changés ou francisés,
- ridicules ou déshonorés, changé par autorisation du Conseil d’Etat.