Travaux des champs à Marthod (Savoie) en 1900
Depuis quelques jours, les moissonneuses ronronnent dans les champs voisins. Les travaux des champs sont commencés. Cela me fait penser à mes ancêtres paternels qui, au début du siècle dernier se cassaient le dos dans les champs du beaufortin.
Après la montée aux alpages, c'est la fenaison. Les faneurs s'activent, chaque mouvement provoque un déplacement de sauterelles alors que le chant du grillon accompagnent les travailleurs.
Pour venir à bout de la "blanchette", cet herbage si rebelle, la faux doit être bien martelée, bien affûtée afin d'obtenir une arme efficace. Le faucheur porte à la ceinture, un coffin, souvent une corne de bovin, remplie d'eau additionnée de vinaigre, dans lequel il met sa pierre à aiguiser.
Pour se donner du courage, ils chantent :
L'été est là sur mon village
Le soleil brille sur la moisson
Avec entrain menons l'ouvrage
Tout finira par des chansons
Refrain
Chez nous on chante, on danse en toute saison
Et quand on danse, qu'importe les saisons
Une anecdote prétend qu'un faucheur en culotte de velours, chemise de drap et en sabots est pour la "blanchette" plus dangereux qu'un autre qui porte le pantalon de toile, chemise blanche et souliers fins.
Le foin séché est engrangé, soit à dos d'homme, soit chargé sur le chariot à échelles.
Même si l'orage menace, le dimanche c'est repos afin de respecter les lois de l'église. Le prêtre peut accorder une dérogation collective lors d'une saison particulièrement pluvieuse.
Sur la dernière charreté de fourrage ou sur le dernier voyage à dos d'homme, les faneurs placent en évidence un bouquet de fleurs des champs qu'ils offrent à la maîtresse de maison qui a déjà préparé des patisseries locales comme les bugnes et les tacons.
Déjà on veille au grain et on prépare à moissonner...
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