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Publié par Françoise

Les guerres, omniprésentes sous l’Ancien Régime, sont encore fréquentes au 19e siècle avant même la grande guerre 1914-1918, si meurtrière.

 

Leur poids se fait sentir par la conscription dont témoignent les documents que nous conservons : liste de recrutement, registres matricules et des services, livrets militaires… Les jeunes hommes pouvaient cependant être réformés pour mauvaise

santé, taille insuffisante ou charge de famille.

 

 

REPERES

1793 : chaque jeune français est en « réquisition permanente » pour la défense de la Nation, sans limitation de durée !

1802 : service de 5 ans : conscription par tirage au sort ; remplacement autorisé.

1818 : service de 6 ans.

1824 : service de 8 ans.

1832 : service de 7 ans.

1855 : service de 7 ans ; pas de remplacement, mais possibilité d’exonération contre

2.500 F.

1868 : service de 5 ans pour la moitié du contingent (par tirage au sort) et de 6 mois

pour les autres ! Remplacement autorisé.

1872 : service obligatoire et universel de 5 ans, remplacement supprimé.

1889 : service de 3 ans.

1905 : service égal et obligatoire de 3 ans ; création des sursis.

1920 : service de 12 mois.

1923 : service de 18 mois.

1935 : service de 18 mois ou de 2 ans.

1945 : service de 1 an ou de 15 mois.

1946 : service de 12 mois.

1950 : service prolongé à 18 mois ; maintien sous les drapeaux jusqu’à 30 mois pendant la guerre d’Algérie.

1959 : service de 2 ans.

1965 : service ramené à 16 mois.

1970 : service ramené à 12 mois.

1991 : service réduit à 10 mois.

1997 : à partir du 1er janvier, le service national perd son caractère obligatoire : il

s’effectuera désormais sur la base du volontariat.


 

 

 LA GUERRE DE 1870 DANS LE VAL DE MARNE


           Les troupes du roi de Prusse, depuis leur victoire à Sedan le 2 septembre, foncent à marche forcée sur Paris. Devant eux les soldats, harassés, furieux contre leurs chefs qu’ils accusent de trahison, se sauvent pour tenter de gagner la capitale où va s’organiser la résistance. Le général Vinoy, qui, par d’habiles manœuvres, a réussi à sauver son armée et son matériel, arrive lui aussi. Depuis le 4 septembre la République a été proclamée.

         Dans nos villages de banlieue, c’est l’affolement général : les récits d’atrocités commises par les confédérés ne font qu’accentuer l’angoisse et propager la panique. Le général Trochu, gouverneur de Paris, ordonne que les habitants des communes se trouvant dans le rayon d’action des forts viennent se réfugier à l’intérieur des fortifications. Bry, Villiers, Champigny, Joinville, Saint-Maur, Créteil, etc… sont concernés. On entasse dans les charrettes mobiliers et bagages et, en tirant les bestiaux, on se dirige vers les portes où la bousculade est grande. Le 13 septembre, le pont de Bry saute et le 16, celui de Joinville. Le même jour, la destruction de plusieurs arches du viaduc de Nogent interrompt le trafic du chemin de fer vers Paris. Tous les forts et redoutes sont en état d’alerte de Nogent à Villejuif. On attend l’ennemi.

         Il se présente le 15 septembre à Créteil où des uhlans sont signalés par le colonel commandant le fort de Charenton. Un détachement français envoyé à la découverte, le long de la Marne, ouvre le feu. Un article paru dans « l’Electeur libre » du 20 septembre 1870 mentionne l’arrivée des Prussiens à Sucy le 16.   

          Le village de Sucy a reçu, le vendredi 16 septembre à 1h et demie, la visite de cinq hussards prussiens, un brigadier et quatre soldats. Comme partout, ils ont fait des perquisitions pour s’assurer qu’il n’y avait aucun dépôt d’armes, et ils ont réclamé du vin et des cigares ; mais comme le village était à peu près abandonné, ils n’ont commis aucune grave déprédation. Ils se dirigèrent vers Noiseau et Lésigny. Boissy, également abandonné de ses habitants, a été exploré par trois cents chasseurs bleus. Heure après heure, de nouvelles troupes arrivent. Les généraux commencent à s’installer dans les châteaux : Obernitz au Plessis-Lalande, Reitzenstein à Villiers-Sur-Marne, Scheller à Cœuilly, Von der Thann à Grosbois… Le 17, les armées d’investissement mettent en place plusieurs ponts de bateaux, à Ablon et Villeneuve-Saint-Georges, afin d’ouvrir la route en direction de Versailles, ville où Guillaume va s’établir avec son état-major. Le cercle peu à peu se referme.

          Paris trépigne d’impatience et ne pense qu’à se battre ; le 17, sur ordre de Trochu, le commandant Franchetti avec ses éclaireurs se dirige vers Maisons-Alfort et pousse une reconnaissance jusqu’à Créteil. Il se heurte à des hussards bleus de la garde. Le lendemain, c’est Vinoy qui, avec de l’artillerie, s’avance sur le plateau de Mesly. Il est accueilli par les canons du corps Vogel de Falkenstein. On s’entretue pendant deux heures, puis les troupes battent en retraite vers Charenton. Le 22, la division Mud’huy se porte en avant des forts d’Ivry et de Bicêtre, occupe Vitry et le Moulin Saquet, puis, le 23 au matin, les Hautes-Bruyères. L’Haÿ, Chevilly, Thais, Choisy sont encore aux mains de l’ennemi. Vinoy tente une sortie, le 30, mais ne parvient pas à reprendre ses positions.

          Bien que la presqu’île de Saint-Maur soit contrôlée par les soldats français, le village de La Varenne reste totalement désert. Il faut dire que, sur les hauteurs de Chennevières, en face, sont établis les confédérés qui surveillent tout mouvement insolite : “ Presque toutes les constructions sont de jolies villas entourées de jardins, écrit Edouard Lockroy. Le déménagement et le pillage n’y ont laissé que peu de choses. Les soldats ont arraché les volets et quantité de portes pour se chauffer. Ils ont brûlé jusqu’aux livres des bibliothèques ”. Des habitants, cependant, sont restés sur place, mais ils se terrent, ne sortant que la nuit.

         Dans les villages occupés, ceux qui n’ont pas voulu quitter leur maison subissent, jour après jour, brimades, perquisitions et amendes. Les réserves ont été bien vite épuisées et il faut faire appel aux soldats pour se nourrir. Gustave Desjardins raconte : “ On est réduit à tendre la main à l’ennemi. A Villeneuve-Saint-Georges, le curé, le médecin et les sœurs ne subsistent que par son secours. Il nourrit les habitants de Noiseau. A Boissy-Saint-Léger il accorde le pain nécessaire à cent vingt sept hommes. Ormesson obtient de certains corps, des vivres que d’autres lui refusent ; il n’a alors d’autre ressource que d’aller gratter les champs de pommes de terre déjà épuisé. ”

          Le peuple, accablé par ses souffrances et par les drames de la nation, murmure, s’assemble, menace. Il bouillonne déjà de tous ces ferments qui vont engendrer la Commune. Pour apaiser le mécontentement, Trochu doit affirmer sa volonté de vaincre. Ultime espoir, une sortie qui permettrait à l’armée assiégée de faire la jonction avec l’armée de la Loire.

          “ Je ne rentrerai à Paris que mort ou victorieux ”, proclame le général Ducrot. C’est le signal d’une vaste offensive qui va embraser le sud-est de la capitale. Le 29 novembre 1870, Vinoy opère une diversion sur l’Haÿe-les-Roses. Le lendemain, tandis que le général Susbielle attaque Créteil et Mont-mesly, le gros des troupes passe la Marne à Joinville, traverse Champigny et commence à gravir le coteau qui mène vers Coeuilly. A la gauche du dispositif, Bry est occupé et, sans perdre un instant, nos soldats surgissent sur le plateau de Villiers où ils sont accueillis par une fusillade. L’ennemi se cache derrière les murs fortifiés des parcs. Vingt fois les troupes des généraux Malroy et Faron tentent de prendre  d’assaut ces fortins improvisés. Le général Renault et le commandant Franchetti sont tués. Au soir du 30 novembre les plateaux de Villiers et Coeuilly offrent un spectacle de désolation et de mort. Partout des cadavres, des blessés. Partout des soldats grelottants, affamés, assoiffés, attendant des secours. Un vent froid et âpre souffle sur ces étendues glacées. Il fait moins dix.

          Il y aura une trêve le 1er  décembre. L’ennemi amène de nouvelles forces. On se bat dans Bry et Champigny, le 2 décembre. Mais les soldats, épuisés, n’ont plus le sursaut de vaincre. On repasse la Marne. Ducrot rentre à Paris, vaincu et vivant. Le peuple gronde. Bientôt ce sera la  Commune, la capitulation, le traité de Versaille…

          En 1870-1871, directement touchés par les combats, les habitants se détournent du régime impérial jugé responsable du désastre, et s’orientent vers une république assimilée à la volonté de défense nationale.



LA MEMOIRE DE LA GRANDE GUERRE

 

 

             La guerre 1914-1918, si meurtrière a touché toutes les communes de France. A partir de 1919, chacune érige un monument, en hommage à ses morts pour la patrie.

             Pour Noiseau, vous pouvez lire ci-dessous l’extrait du registre des délibérations du conseil municipal relatif à la fourniture d’une plaque commémorative.

  

Hommage aux habitants morts pour la Patrie.

 

            Le Conseil, vue la délibération du vingt-six juin dernier, approuvée par M. le Préfet de Seine-et-Oise le quatre juillet suivant sous réserve de production du dossier ;

           Vu la lettre du trois novembre courant de Mr Somme, artiste statuaire à Sucy-en-Brie, s’engageant  à fournir  une   plaque en   marbre  blanc clair,  de soixante-et-onze centimètres de hauteur sur cinquante-sept de large et cinq d’épaisseur, sur laquelle seront inscrits au centre, dans un écusson, les noms des soldats morts pour la France ; noms gravés en creux à demi effet et dorés. L’écusson sera encadré d’une branche de laurier et d’une branche de chêne. Une palme placée derrière le dit écusson. En haut, l’inscription en relief : « Noiseau, à ses morts pour la France, 1914-1918, » ; moyennant la somme de Sept-cent cinquante francs, pose comprise.

            Le Conseil sollicite de M. le Préfet l’autorisation de cette dépense, dont la moitié (375f) sera prise sur l’article 9 du budget additionnel de 1921 (Entretien de la Mairie), et l’autre moitié (375f) sur l’article 15 du dit budget. (Dépense imprévues).

           Cette plaque fut remplacée par un momument érigé en 1989
   

 


                Nom Prénoms                              Guerre
              DUFLOT Marcel                           1914-1918
              GOGOT Lucien Léon                   1914-1918
              LANDRY René                             1914-1918
              PAULVAICHE Raymond                1939-1945

 

 

 

 

LA "DROLE DE GUERRE" 

 

          Au mois de septembre 1939, c’est la guerre que la France aborde dans les pires conditions. En quelques semaines, la défaite est consommée, l’Etat s’est effondré et huit millions de civils fuient sur les routes l’avance de l’armée allemande.

La majorité des français se résigne puis se ressoude sous la pression de l’occupant et la Résistance s’organise. 

          Le grand souci des français, en ces années d’occupation, concerne le ravitaillement. Les cartes d’alimentation destinées à réguler la consommation ne remplissent qu’imparfaitement leur office ; pour que les tickets mensuels soient honorés, il faut en effet attendre que les marchandises soient débloquées, s’inscrire au préalable dans un magasin et faire de longues heures de queue. Le recours au « marché noir » est de plus en plus fréquent, du moins pour ceux qui en ont les moyens. Aussi, l’inégalité s’accroît-elle entre les habitants des villes et ceux des campagnes. Le paysan est maintenant l’objet de la considération générale. Aussi, chaque fin de semaine, des files de cyclistes prennent la clef des champs pour se procurer œufs, beurre, fromage ou viande. On voit resurgir sur les marchés des légumes abandonnés depuis longtemps comme le rutabaga, le topinambour ou la citrouille. Les restrictions ne se limitent pas au domaine alimentaire ; il faut encore des cartes pour acheter des vêtements, des chaussures, du charbon et, denrée rare entre toutes, du tabac.

          Dans la nuit du 7 au 8 mai 1945, l’Allemagne accepte la capitulation sans conditions. Les carnets de restriction seront encore utilisés jusqu’au début des années 50.
 

 

Le douze Juillet 1940 à 19 heures le conseil municipal régulièrement convoqué s’est réuni sous la présidence de Monsieur Brézault conseiller municipal autorisé par Mr le Préfet a remplacer le maire pendant son absence

Sont présents : Mr Gernigands Conseiller municipal assisté de Mr Mr Ayguesparce, Catteau, Naudier, Villain membres du Comité provisoire formé pendant la période d’évacuation et autorisé par Mr le Préfet à prêter son concours jusqu’à rétablissement des choses normales

- Le maire donne lecture d’une proposition faite par Mr le maire de La Queue en Brie pour achat en commun de bétail de façon a assurer le ravitaillement en viande des deux communes pendant la période difficile.

Les fournisseurs habituels ne pouvant ravitailler par suite du manque d’Essence….

- Demande que le Conseil émette un vœu  pour que Monsieur le Préfet veuille bien nous faire délivrer au plus tôt l’essence nécessaire au ravitaillement et aux travaux de l’agriculture.

Séance du 12 Juillet 1940
Mention portée sur la Convocation – Ravitaillement de la Commune de Noiseau

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