Jardins du château de Kerembar'h
A l'époque où la Bretagne était un pays souverain, situé à Landaul dans le Morbihan, le château de Kerambar'h était une maison importante, en témoignent les mille boulins de son pigeonnier.
La tempête de 1987 déracina 2000 arbres ce qui laissa entrevoir l'ancienne configuration des jardins médiévaux, le propriétaire a reconstitué ce domaine horticole d'après des documents médiévaux, tracés dans la symétrie des croix de Saint Georges et de Saint André, la géométrie.
Ces jardins nous proposent une promenade du Moyen-Age à la Renaissance. Ils sont compris dans un carré de 194 mètres, soit 3, 76 ha ou 100 toises de long, 100 toises de large.
Le jardin des plantes médicinales
Alcuin, moine écossais conseiller de Charlemagne continuant le travail de Scot Erigene, a rédigé ce codex de 73 plantes et 16 arbres.
Le capitulaire vise de fait l'établissement d'un jardin idéal ou sont cultivés côte à côte plantes médicinales et plantes potagères.
Si Alcuin y a mentionné des plantes utilisées d'une manière habituelle à l'époque, il en a également cité d'autres dont les propriétés avaient été décrites antérieurement. De nombreux textes transmis ou recopiés par les moines, étaient disponibles dans les monastères dès la fin du VIIIe siècle.
Le potager
De 33 toises carrées et à 33 toises de l'axe Est du château, constitué de neufs carrés coutumiers.
Ces neufs carrés de plates-bandes séparées comme au XIVème siècle d'allées de gazon, offrant un dessin à partir de la croix de saint-Georges pour les cardinaux et de saint-André pour les angles, voient la culture des plantes potagères et condimentaires d'autrefois et d'aujourd'hui, sans redouter d'anachronisme, ni faux semblant.
La production de ce jardin étant fourniture des fruits et légumes de l'ordinaire et de l'exceptionnel des cuisines du château.
Le verger
Dans l'intervalle séparant le château du potager situé à l'axe Est présentant toujours un dessin par St Georges et St André, renferme les pommiers, les pêchers, les pruniers, les cerisiers..
Le verger et le potager permettaient de vivre en autarcie
Le jardin lithurgique
Situé également sur l'axe Est du château voisin de la chapelle, le jardin liturgique avait pour fonction de fleurir l'autel de la chapelle, celui de la Troisième fleur rappel qu'au Moyen Age, les fleurs symbolisaient les vertus. Clos de son buis pour les Rameaux, d'un carré de narcisses pour Pâques, un autre de pivoines pour la Pentecôte, un carré de lupins pour la Fête-Dieu, d'hellebore pour Noël. Ces cinq plantes entourant un rosier qui fleurit à l'Assomption. Chacune devant symboliser les dates des fêtes liturgiques. Le tout entouré de l'affection des 12 apôtres représentés par 12 rosiers.
Le jardin des plaisirs courtois
Jardin pour les humanistes, philosophes et artistes dont les cours de Bretagne étaient le refuge de toujours et en particulier entre le XIIIe et le XVIe siècle.
Situé à l'Ouest du château, restitué avec le même souci de la mesure, il nous offre des perspectives reposantes, une atmosphère de sérénité apte à accompagner et développer les pensées et les conclusions des esprits les plus brillants de l'histoire et du temps, il était fait pour élever l'esprit des gens du lieux .
Le jardin des poteries
Bien avant Rome dont nos poteries sont issues, on cultivait l'hiver, pour sortir un jardin imaginaire à la belle saison.
Le parc
N'oublions pas de contempler les chênes de Kerambar'h dont l'ancienneté se situe à plus ou moins 400 ans.
Cette balade entre le XIII et le XVI e siècle est tout autant historique que botanique.